- Pourquoi avoir choisi le lycée Louis Thuillier ?
Après un refus en bac S, on m’a orienté vers la filière STI2D. Déjà peu un geek dans l’âme à l’époque, je me suis orienté vers la spécialité SIN. Ne sachant pas trop quoi faire en fin de STI2D, et pensant partir par défaut sur un DUT Info pour ensuite intégrer une école d’ingénieurs, c’est mon professeur de mathématiques, Kholleur au lycée Louis Thuillier, qui m’a expliqué qu’une prépa existait pour les élèves de STI2D et que j’avais les bases nécessaires pour intégrer la prépa. J’ai sauté sur l’occasion ! Surtout que c’était le lycée où j’avais fait ma seconde et que ça restait juste à côté de chez mes parents.
- Quels sont les plus de ce lycée ?
La proximité : l’équipe pédagogique des CPGE au top qui n’ont pas eu le choix de supporter mon niveau lamentable sur les deux premières années, mais toujours là pour m’accompagner à progresser, je pense notamment à notre Babar national ou Jlω, nos professeurs référents 1ère et 2ème année. Le fait qu’on soit en cité scolaire de trois lycées, ça permet de rencontrer du monde.
- Quel est votre parcours ?
Suite à deux premières années bien infructueuses, que ce soit vis-à-vis des résultats aux concours, ou de mon niveau global à ce moment-là, on m’a proposé la 5/2, qui reste encore pour moi, ma meilleure année en termes d’apprentissage et surtout de déclic de démarrage de compréhension de la méthode. Je me souviens encore de M Brissot ou M Baudoin qui me répètent sans cesse d’être rigoureux. Avec le recul, je suis parfaitement conscient que j’avais un long chemin à faire.
Sinon, après cette 5/2, j’ai intégré Polytech Annecy en Mécanique Mécatronique. J’ai fait le choix de cette formation parce que je voulais pouvoir comprendre les systèmes autour de moi et de ne pas forcément être spécialisé dans un domaine spécifique comme l’informatique qui était, et est toujours, ma grande passion autant pro que perso. J’avais le choix entre cette école et une alternance à SupMeca Paris en Mécatronique, mais n’appréciant guère Paris et voulant profiter quand même un peu, j’ai préféré m’orienter vers nos douces montagnes de Haute Savoie.
L’école étant rattachée à deux laboratoires, le LISTIC et le SYMME, j’ai fait la connaissance d’enseignants chercheurs qui m’ont permis de travailler sur des sujets de robotique (ROS) ou de vision plutôt avancés (Gestion de caméras, détections de marqueurs via GPU sur systèmes embarqués, du deeplearning) lors de mon stage de 4ère année ou du projet R&D en début de 5ème année. Je n’ai pas fait de mobilité à l’Internationale, la phase COVID est arrivée à ce moment-là.
J’ai réalisé mon stage de fin d’études sur un projet recherche chez Expertise Vision, une petite entreprise d’une dizaine de salariés. A la suite de ce stage et après une courte phase de 8 mois à travailler sur divers projets de R&D au sein de cette même entreprise, j’ai démarré une thèse CIFRE (version alternante du doctorat classique) tout en gardant mon poste d’ingénieur R&D en CDI. Cette thèse est en collaboration avec les Mines de Saint Étienne et je travaille à la création d’un jumeau numérique depuis Avril 2023.
- Quel est votre métier actuel, en quoi consiste-il ?
Je suis donc aujourd’hui Ingénieur Recherche et Développement. Je touche un peu à tout et je cherche les moyens de résoudre des problèmes complexes avec un cahier des charges exigeant. Je peux très bien aussi ne faire que du développement. On sait que la méthode existe, qu’elle marche et est référencée dans les divers papiers de recherche, il faut maintenant l’implémenter sur nos machines.
L’avantage de la R&D, c’est son côté multidisciplinaire ! Je fais de la conception mécanique, (beaucoup par choix) de la programmation, du système embarqué / de l’électronique.
Depuis Avril 2023, je prépare une thèse de doctorat en mathématiques appliquées sciences des images et des formes. Titre peu original à mon goût, je préfère dire que je travaille sur un jumeau numérique. Il vise à automatiser un système de dévracage (tri en vrac) de petites pièces. Cela passe par la création automatique de recettes pour chaque type de pièces à partir de simulations par moteur physique, de rendu réaliste (ray/path tracing si quelques joueurs sont parmi les lecteurs), de segmentation et classification sur images. L’ensemble de ces processus fonctionnant ensemble, doit simuler ce qui se passe dans la réalité sur la machine, afin de pouvoir prévoir les futures intégrations et demandes clients.
A l’instar de Gusteau dans Ratatouille ( tout le monde peut cuisiner), je vous dirais : Tout le monde peut y arriver ! Certes, il faut parfois s’en donner les moyens en essayant de comprendre sans cesse et parfois prendre des risques et peut être, pour rien, car comme moi, vous n’êtes pas à l’aise avec les maths qui ne sont pas appliquées. Ne vous découragez pas, même si c’est une phase de la prépa qui peut arriver plus vite qu’on ne pense.
J’ai commencé très bas, j’ai galéré pendant de nombreuses kholles, et de nombreux, nombreux DS. Mais, avec le recul, à aucun moment, je ne regrette ces « claques » prises par ces résultats. J’ai mis longtemps à trouver ma méthode : Comprendre pour savoir faire. C’est sûr que j’étais plutôt difficile côté pédagogie… La CPGE vous force à savoir un peu de tout sur tout, c’est très bien mais n’oubliez pas de faire ce qui vous plait ! Il faut positiver ! Voyez finalement un 2 en maths comme la possibilité de pouvoir faire mieux !
Certes je n’ai pas eu une « grosse école » comme on les appelle, mais ma petite Polytech (peu coûteuse comparé autres écoles, pour ceux qui n’auraient pas forcément les moyens) a été au final un tremplin pour progresser que je ne regrette absolument pas ! Comme je le disais au début de ce long pavé, prenez des risques, si vous persistez, ça marchera !
Et bien sûr ! N’oubliez pas de profiter ! Car la vie pendant 2 ou 3 ans dans les formules et autres schmilblicks, c’est dur ! Donc détendez-vous ! Pour ma part, j’avais un peu négligé cette partie quand j’étais en prépa, mais je me suis bieeeen rattrapé en école d’ingé plus tard 🙂
Si vous avez des questions, une envie d’échanger, n’hésitez pas à me faire un mail sur antoine-leroux[CHEZ]orange.fr, je vous répondrai dès que je pourrai 😉